Critiques de films

Churchill : dans l’intimité de la guerre

Les jours qui ont précédé le débarquement du 7 juin 1944 sont une période d’intense effervescence qui a vu changer le destin du monde… et changé Churchill.

Le printemps 44 s’achève et les alliés préparent une grande offensive frontale contre l’armée allemande. Le choc doit avoir lieu sur les plages du nord de la France et en Normandie. Le haut commandement allié mené par Eisenhower et Montgomery y voit une occasion en or de repousser l’armée allemande et les nazis. Mais voilà, Winston Chirchill, le premier ministre britannique, hanté par les massacres de la première Guerre Mondiale, se refuse à envoyer autant de jeunes hommes à la mort et fait tout son possible pour retarder le débarquement, au risque de s’attirer les foudres de son entourage.

En quelques 106 minutes, l’on découvre une facette méconnue de Churchill, homme respecté, victorieux lors de la première Guerre Mondiale et phare de l’Angleterre lors de la seconde, il est à la fois un symbole et un conseiller du roi. Cependant, rongé par l’alcool et la dépression, il s’isole, s’emporte.
Sous son apparence dure et bourrue transparaît un homme perclus de doutes, hanté par le marasme épouvantable de la bataille de Gallipoli dans les Dardanelles, qui a vu le débarquement et l’affrontement frontal des troupes alliées face aux soldats ottomans entre le 25 avril 1915 et le 9 janvier 1916. En huit mois, près d’un demi-million de soldats alliés et ottomans ont péri. Ce fut un échec particulièrement cuisant pour les forces alliées.

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Bien que je ne sois pas fan de films de guerre ou de biopic, j’ai été touchée par ce film étonnamment intimiste et pudique et j’ai été impressionnée par la performance de Biran Cox. Miranda Richardson campe, pour sa part, une Clemmie Churchill aussi forte que déterminée. Elle seule semble parvenir à se faire entendre de son époux.

Tournés en Écosse, les extérieurs sont superbes et offrent une étrange sérénité qui contraste avec l’Histoire en marche. La musique, composée par Lorne Balfe, joue son rôle sans offrir de thème particulièrement saisissant. Ceux qui cherchent un film de guerre à grand spectacle comme Il faut sauver le soldat Rayan ou prochainement Dunkerque peuvent passer leur chemin. Ici, la tension est plus insidieuse et, devant la fougue du vieux premier ministre, l’on se prend à espérer comme lui que la folie prenne fin, bien que l’on connaisse la fin de l’histoire. Les amateurs d’histoire ou de biopic seront plus intéressés car ce film propose un angle original et vraiment prenant sur les coulisses d’un des événements les plus importants du XXe siècle.

Churchill est en salles depuis le 31 mai.

 

Sandra B.

 

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