ActusSuite, remake, reboot

Avant Toi : Quand Will rencontre Lou…

Adaptation du roman éponyme de Jojo Moyes, Avant Toi (titre original : Me Before You) est réalisé par la réalisatrice Thea Sharrock et met en scène les acteurs Emilia Clarke (Game of Thrones) et Sam Claflin (Hunger Games). Une nouvelle comédie romantique trop convenue qui traite d’un sujet grave, l’euthanasie.

Lou est une fille ordinaire qui mène une vie monotone dans un trou paumé de l’Angleterre dont elle n’est jamais sortie. Quand elle se retrouve au chômage, elle accepte un contrat de six mois pour tenir compagnie à un handicapé. Malgré l’accueil glacial qu’il lui réserve, Lou va découvrir en lui un jeune homme exceptionnel, brillant dans les affaires, accro aux sensations fortes et voyageur invétéré. Mais depuis l’accident qui l’a rendu tétraplégique, Will veut mettre fin à ses jours. Lou n’a que quelques mois pour le faire changer d’avis.

Avant Toi fait partie de ces films bien huilés qui ont tout pour séduire mais qui innovent peu. Notre cœur balance constamment entre l’envie d’apprécier le long métrage et l’impossibilité d’ignorer ses défauts. Énième romance dramatique émergeant sur nos écrans depuis quelques années déjà, le film tente de nous offrir un vent de fraîcheur en nous proposant une histoire d’amour inattendue mais se perd incontestablement dans une mare de clichés propres au genre. Nous retrouvons donc ici une jeune femme, Lou, respirant la joie de vivre et vivant dans un milieu social modeste qui va tomber sous le charme d’un homme austère, Will, paralysé suite à un accident et vivant dans un milieu aisé. Et comme toute bonne romance qui se respecte, leur rencontre va être pour le moins laborieuse jusqu’à ce qu’ils se découvrent et s’ouvrent l’un à l’autre.

avant toi
Copyright Warner Bros

Si vous êtes adeptes du genre, foncez-y ! Effectivement, vous ne serez pas déçus d’y retrouver tous les codes tels que le mélange de scènes comiques et intimistes, les musiques pop et la palette de couleurs vives, les discours bien pensants et la surabondance de bons sentiments. Tout y est. Cependant, contrairement à d’autres métrages vus par le passé, nous devons reconnaître que Avant Toi ne tombe que très rarement dans un pathos pesant et nous offre quelques séquences d’émotion bien dosées. Ne vous attendez pas à pleurer toutes les larmes de votre corps, la fin est plutôt dans la retenue voire écourtée ce qui nous donne une impression d’inachevé. Inutile de mentionner la prévisibilité du film, aucune surprise de ce côté-là, le scénario est très convenu et le tout n’est qu’un énorme sentiment de déjà-vu.

Côté mise-en-scène, l’originalité n’est pas au rendez-vous non plus. Vous me direz, le public visé ne recherche pas spécialement une esthétique hors norme et des plans très travaillés, sans jugement aucun. La réalisation est, certes, très classique mais loin d’être désagréable à regarder. De plus, le film durant presque deux heures, il parvient à maintenir un bon rythme et nous nous prenons facilement au jeu sans que l’ennui ne vienne nous rendre visite. L’intérêt de cette oeuvre réside principalement dans l’interprétation du casting qui nous livre, pour la plupart, de belles performances et ce malgré des personnages stéréotypés aux dialogues pas toujours inspirés : les deux amoureux transits, la famille soudée et compréhensive, le copain jaloux, etc. A l’affiche, nous trouvons le génial Charles Dance, Janet McTeer, Jenna Coleman, etc mais la bonne surprise est le retour de Matthew Lewis (Neville Londubat dans Harry Potter) à l’écran qui se révèle dans ce registre comique.

avant toi
Copyright Warner Bros

Avant Toi se regarde sans peine mais ne parvient pas à dépasser son stade de simple « romcom », ce qui est bien dommage au vu du sujet fort qui est laissé en arrière-plan et qui méritait plus de traitement. Nous retiendrons la juste prestation de Sam Claflin, crédible et sobre dans ce rôle à contre emploi et difficile contrairement à Emilia Clarke qui, malgré quelques scènes sympathiques, finit par nous irriter avec un jeu à la limite de l’excès. Dans les salles ce 22 juin.

Mélanie Marie

Du Seigneur des Anneaux aux films de Gus Van Sant, le cinéma me donne envie de partager, d'écrire, de débattre au mieux et dans la joie !

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