On a terminé

The Last Man On Earth, saison 2 : plus loin, plus haut mais moins fort

La meilleure comédie actuellement sur les écrans est peut-être The Last Man On Earth. Avec sa saison 2 passée inaperçue, la série de Will Forte continue de jouer habilement avec son univers rarement vu à la télévision.

Pour éviter les redites de la saison précédente, l’épisode 1 joue sur des situations avec le point de vue de deux personnages. Mais rapidement, les vieux démons resurgissent et Phil et Carol sentent que leurs désirs divergent. Dans une utilisation parfaite de la chanson Paper Planes de MIA, Phil et Carol se retrouvent désormais seuls chacun de leur côté. Il ne faut pas oublier Mike, le frère de Phil joué par Jason Sudeikis, qu’on avait trouvé seul dans une station spatiale. Le coeur de l’épisode est la sensation d’être abandonné et d’être seul. Un seul être vous manque et tout semble dépeuplé. Cette thématique qui se veut dramatique rate un peu le coche dans l’épisode. Il y avait matière à offrir un vrai moment d’émotion avec Mike et son lombric mais un montage cut empêche toute dramaturgie qui aurait fait du bien à la série et aurait donné un peu d’épaisseur bienvenue. Heureusement, en fin d’épisode, une volonté de proposer un horizon assez noir se dévoile, on ressent alors beaucoup de thématiques s’ouvrir. Et on sera curieux de voir comment va être géré la story-line de Mike.

Si la saison 1 semblait aller au bout du concept originel de la série, la force des rapports humains, sociaux et amoureux semble au cœur même de ce début de saison. Last Man On Earth reste toujours la curiosité de cette année. La gestion de la solitude est plutôt bien géré. La série partait sur des sentiers dramatiques intéressants pourtant, l’aspect choral et bulresque refait surface. Le vrai défi de la saison 2 commençait ici : comment rafraîchir le concept avec les mêmes personnages et ce microcosme social ?
Rapidement la saison a déjoué les plans et a enfin introduit Mike, joué par un Jason Sudeikis très à l’aise. Son rapport de force avec Tandy a valu de bons moments mais aussi quelques faiblesses. On avait cerné le caractère lourd de Tandy et il recommence à s’autoflageller, essayant d’écraser l’aspect sympathique de Mike que les autres, évidemment, adore.

last man on earth

Prenant trois épisodes, ce nouveau rapport de force permettant de faire souffler les autres personnages qui n’en demandaient pas tant. Affaibli par l’omniprésence de Will Forte, le cast sentait la roue tournait et pourtant les scénaristes avaient prévu le coup. La saison 2 parvient à créer de nouveaux rapports quand Carol souhaite tomber enceinte. La série propose alors des intrigues impensables, hors des sentiers battus. Les séries high concept ne jouent sur leurs identités que pendant une poignée d’épisodes avant de tomber sur des codes rabâchés du soap et du feuilleton. Ici, The Last Man On Earth se permet d’offrir des situations qui semblent vraiment absurdes quand on se remet en perspective le background proposé. Cette mini civilsation de quelques personnes n’ont aucune règle si ce n’est celles imposées par le rapport humain. Avec le temps, nous ne sommes plus surpris par les choix, nous les acceptons avec grand plaisir. Ainsi, voir Mike, donneur de sperme sous la surveillance de Tandy est un délice. Le couple Tandy / Carol est aussi renforcé et permet d’assagir un personnage que Will Forte tient encore avec une énergie folle.

Certes moins inventive, cette saison joue parfaitement et habilement sur ses propres codes et son univers. Il manque juste un peu d’ambition pour réussir à élever le débat. Dans les deux ultimes épisodes, on sent que la cellule amicale tend à imploser et un élément dramatique couplé à un élément extérieur va faire sortir la série de sa marge de confort. Tantôt comique, tantôt poétiquement macabre, The Last Man On Earth reste une totale réussite dans ce monde de comédie finalement trop basique pour forcer l’adhésion. Toujours assez méconnue chez nous, cette série mérite vraiment qu’on y tende un oeil beaucoup plus ouvert que celui du simple divertissement.

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

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