On a testé

Mozart in the Jungle saison 2 revient sur une belle note

Joyeuses fêtes à tous, et particulièrement aux sériephiles amateurs de Mozart in the Jungle, dont la saison 2 est sortie le dernier jour de l’année… dernière. Petit bilan des cinq premiers épisodes dont les deux premiers seront disponibles dès ce soir sur OCS.

Si la première saison de la série créée par Roman Coppola, Paul Weitz, Alex Timbers et Jason Schwartzman avait plus que conquis le public, les attentes n’étaient pas particulièrement élevées pour la seconde saison qui démarre en remplissant son contrat. La dramédie d’Amazon Studios revient avec autant de charme que la saison précédente, en améliorant sa narration, alors que demander de plus ?

©AmazonStudios
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Rodrigo (Gael Garcia Bernal), « l’enfant terrible » revient avec une coupe de cheveux plus propre qu’avant, et de plus lourdes pressions dans la deuxième saison de Mozart in the Jungle. Son style atypique l’oblige à être remis en question, et dans une tournée en Amérique du sud, il retourne dans son Mexique natal pour faire face à son mentor, le célèbre chef d’orchestre Rivera afin de résoudre des réflexions existentielles. Hailey (Lola Kirke), qui a bien amélioré sa maîtrise du hautbois grâce aux cours qu’elle a pris ces derniers mois, se trouve bloquée dans son rôle d’assistante au lieu d’intégrer pleinement l’orchestre. La vivacité et la passion du maestro nous entraîne toujours dans ses frasques, et malgré son côté perché, on ne peut rien faire d’autre que le soutenir et s’incliner devant son génie. On ressent bien que la musique est vitale pour lui, comme c’est le cas pour tous les musiciens.
Cette fois-ci, les deux protagonistes vont se plonger dans un voyage introspectif pour retrouver la touche artistique que l’un avait perdu et que l’autre n’est pas sûre d’avoir atteint. La dynamique ambigüe entre Rodrigo et Hailey continue à faire parler d’elle, mais la tension qui les lie va plus loin que la simple attirance physique toujours non résolue malgré le baiser de la saison 1. L’épisode 5 marque un sommet dans cette relation, quand Hailey va l’accompagner sur les pas de son enfance.

Du côté du Symphony, ils connaissent quelques galères, avec possibilité de finir en grève. Pour cela, le syndic engage une avocate (Gretchen Mol) qui ne sera pas insensible à l’attrait de Cynthia (Saffron Burrows), pour les défendre dans les réunions avec le conseil administratif, dont la présidente, Gloria (Bernadette Peters qui chante forcément à un moment) demeure toujours aussi sympathisante à la cause de l’orchestre. Cet aspect-là relève le niveau de la saison 1 où les membres de l’orchestre passaient complètement au second voire troisième plan pour mieux laisser Hailey et Rodrigo ramener leurs pommes. L’arc narratif de la menace de grève s’inspire de faits réels, celle de l’orchestre du Minnesota qui a tenu le piquet pendant quinze mois avant de retourner dans leur auditorium à la suite d’un accord en début d’année. Quel sera le destin du New York Symphony ? En sachant que le genre classique a effectivement beaucoup de mal à rameuter un jeune public comme le souligne le personnage de Gloria, il était évident que le sujet allait tomber sur le tapis. En revanche, les tourments de Thomas (Malcolm McDowell) emmène l’histoire un peu à la dérive, et on s’en passerait bien.

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La façade du monde de la musique classique est tout aussi hypocrite que n’importe quel autre secteur élitiste. Ce que je regrette parfois, c’est que les intermèdes musicaux ne durent pas plus longtemps. En plus, Mozart in the Jungle est complètement cautionnée par les véritables artistes de la scène classique comme le prouvent leurs caméos. Mention spéciale au changement de générique qui éveille la malice en chacun de nous et une véritable volonté de faire de la série un divertissement sans se prendre trop au sérieux comme a pu le faire Flesh and Bone, et donc à qui on pardonne plus facilement le manque de réalisme… En plus, les petites touches colorées rappellent Kandisky, ce côté avant-gardiste dans un domaine très normé, qui donnerait une dimension néo-classique encore plus intense. En tout cas, on remarque bien que derrière la caméra se placent de grands noms du cinéma.

(P.S : Une chose me gêne grandement, le manque de sous-titre espagnol. Je doute fortement que tout le monde soit censé être bilingue, mais il y a vraiment beaucoup de répliques en espagnol qui ne sont pas traduites, et je trouve que c’est perturbant.)

Aki

Une énième fangirl de Whedon, obsédée par les comédies musicales, la nourriture et les drames britanniques.

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