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Les Romans Young-Adults au Cinéma : Les Flops

Les grandes sagas cinématographiques de la décennie d’avant étaient les adaptations de romans que les jeunes adultes (comprenez les adolescents) ont lu dans leur chambre à l’abri des regards indiscrets. 7 milliards de dollars ont été récoltés rien qu’aux Etats-Unis avec les films adaptés de romans Young-Adults.

Introduction au genre

Partie 1 : Les Gros Succès

PARTIE 2 – Les Flops

Derrière des romans connus et vendus par millions, on peut voir des producteurs qui tentent de réitérer les succès cinéma du moment, transformant un coup d’essai en mode rinçant les bibliothèques du genre. Dans cette partie 2, nous nous intéressons aux films qui se prétendaient des succès avant leur sortie et qui ont péniblement terminé leur carrière dans l’indifférence générale. Gros films avant l’heure, ils sont devenus des films de Noël pour la plupart des chaines télés françaises.

ERAGON

4 livres de 2004 à 2012
eragon

1 film en 2006
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Stack of Books

B.O. FILM: 234 millions de dollars pile-de-billets-verts

B.O. livres : plus de 40M d’exemplaires

Pourquoi ca n’a pas marché au cinéma ?

Côté billets verts, le film s’en est plutôt bien sorti hors USA. Mais c’est son seul succès : parce que tout ce que nous apprend le film, c’est qu’Eragon est juste un petit enfant prodige qui apprend dès lors à chevaucher un dragon, aidé du vieux sage Brom et face au méchant Galbatorix. Résultat : un livre éviscéré, un univers quasiment pas restitué, et ce qu’on en a n’est clairement pas assez consistant, donnant l’impression de voir un Peter et Elliott le Dragon qui se la jouerait sérieux. La marche était visiblement trop haute et la hype trop forte

Et au niveau de l’adaptation ?

Il y a foule ! D’abord, des acteurs méconnaissables. Edward Speleers aurait dû rester dans l’anonymat plutôt que d’accepter un rôle aussi imbuvable, donnant l’impression d’être à Eragon ce qu’Hayden Christensen est à Star Wars : une erreur de casting. Ensuite, des cadors sous-exploités : le grand Jeremy Irons est réduit à un pauvre rôle d’ermite/guide sans âme, pas exploré, alors que l’acteur sait si bien jouer sur les facettes de ces personnages ; John Malkovich doit avoir une minute d’écran maximum alors qu’il est censé être le grand méchant ; Robert Carlyle en sous-méchant n’existe que par les effets spéciaux et le maquillage, tandis que Garrett Hedlund et Djimon Hounsou jouent les utilités. Les personnages, si importants, ayant tous un rôle bien précis à jouer, sont donc déjà carrément plombés, ce qui est problématique. Ensuite, le film en lui-même, encore une fois, se retrouve être un gâchis à 100 millions de dollars, tant la mécanique tourne à vide. L’atmosphère du livre n’est pas rendue, jamais de suspense, des passages expédiés à la va-vite, Saphira bouffe l’écran, et tout est axé sur le combat final Eragon VS Durza dont on ne retiendra qu’un pathétique coup final “Ca c’est pour Brom”, et sur des milliards d’effets spéciaux ne comblant pas le vide scénaristique, préférant en mettre plein la vue que plein l’esprit. En même temps, quand on engage un novice à la réalisation qui auparavant avait été directeur des effets spéciaux des Orphelins Baudelaire (un autre flop, tiens), il faut s’attendre à ce genre d’écueils. Eragon est un cas classique d’une adaptation qui massacre le matériau originel, et qui creuse encore, victime de l’un des problèmes majeurs d’Hollywood aujourd’hui : la volonté pécuniaire avant la volonté représentative et intellectuelle. Plutôt que de poser la mythologie, le film n’a fait que répondre au best-seller littéraire par une volonté de best-seller cinématographique. En un mot : du gâchis.

LE SEPTIEME FILS (The Seventh Son)

13 livres entre 2005 et 2013
The Wardstone Chronicles

1 film en 2015

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Stack of Books

B.O. FILM: 114 millions de dollars pile-de-billets-verts

B.O. livres : 3 millions d’exemplaires

 

Pourquoi ça n’a pas marché au cinéma… et au niveau de l’adaptation ?

On répondra aux deux questions en une fois parce qu’elles sont intimement liées dans le cas de cet acte sauvage d’adaptation de la saga de Joseph Delaney (The Wardstone Chronicles – Les Chroniques de la Pierre des Ward-). Si celle-ci, pleine de bonnes idées, glauques et matures à souhait, mais aussi témoignant d’un vrai souffle épique, a un succès tout relatif à l’étranger et par chez nous, le film, lui n’a rien obtenu. Production anémique et changement de titre ont sans doute eu raison du film en premier lui, mais le manque d’intérêt des spectateurs envers le film est surtout du à un bouche à oreilles ultra assassin et, pour une fois, bien mérité. Tout le livre est sacrifié sur l’autel des pires productions américaines, des personnages pris et vidés de leur substance (l’Epouvanteur réduit à un poivrot c’est la palme, mais rassurez vous, Mère Malkin, la mère de Tom, Alice et Tom lui-même en prennent eux aussi pour leur grade), la subtilité se suicide dès les premières minutes et son fantôme outragé, détruit et immolé par la paresse et l’éléphantesque nous harcèle durant tout le film (vous aimiez la subtilité et l’ambiguité de la relation entre Tom et Alice dans le livre, qui dure depuis 10 tomes ? Asseyez vous et regarder les coucher ensemble dès le premier jour), le visuel est immonde de numérique, ne s’autorise jamais rien d’organique, de gore, le script est d’une débilité sans précédent, rien ne va dans ce film qui, en plus, sort dans une 3D qui arrive à gâcher un peu plus l’expérience avec ses effets manqués de profondeur. Et la fin…
114 millions de dollars de recettes pour un budget équivalent. Un flop.

LA STRATEGIE ENDER (Ender’s Game)

16 romans de 1985 à 2014
Ender's Game (series)

1 film en 2013
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Stack of Books

B.O. FILMS: 125 millions de dollars à travers le monde pile-de-billets-verts

B.O. livres : 7 millions d’exemplaires dans le monde

Pourquoi ça n’a pas marché au cinéma ?

Si les films de science-fiction ne courent pas les rues, on retrouve partout des mauvais films de science-fiction. Si la saga d’Ender avait marqué  les esprits par son aspect avant-gardiste et surtout dans le fait que les héros de cette franchise étaient des enfants, une adaptation en film ne pouvait pas cerner toute la profondeur psychologique des livres. Et ce terme “d’enfant” n’est pas employé à la légère en qualifiant des petits de 15 ans. Non, de vrais enfants, de 7 ans, 10 ans, à qui manque la mâturité de l’âge, mais dont l’intellect dépasse de loin celui de leurs aînés. La stratégie Ender est le premier volume de la saga et décrit l’évolution d’Ender. Quelques années plus tard, Scott Card a sorti L’ombre d’Ender, reprenant la même période que le tome 1 mais racontée par le second d’Ender. Et c’est là qu’on s’aperçoit que la vérité est ailleurs…

De fait, Starship Troopers (1999) s’était déjà inspiré de l’œuvre d’Orson Scott Card, mais en l’adaptant beaucoup plus librement en prenant le point de vue du soldat envoyé à la guerre et non du stratège de la salle de contrôle. Vu le succès qui a permis d’engendrer deux suites, on aurait pu croire qu’Ender était le bon filon. Malheureusement, en plus de la discorde née entre l’auteur (qui n’a pu toucher 0 royalties) et les producteurs du film, de nombreuses critiques négatives planaient autour du film…

Et au niveau de l’adaptation ?

Comme quoi, le seul nom de Harrison Ford ne suffit pas à porter un film. Même si on y ajoute celui de Viola Davis. En fait, si les effets spéciaux étaient assez jolis, et l’espace toujours aussi immersif, les acteurs principaux faisaient pâle figure face à la complexité de leurs rôles. Bien qu’en ayant choisi des acteurs jeunes (Asa Butterfield, Hailee Seinfeld) pas forcément mauvais, l’intensité des livres où on s’attachait au petit garçon de 10 ans n’est pas la même face à un ado de 15 ans. Toute la réflexion interne des personnages non-explicitée dans le film, fait également perdre de l’intérêt.

Plus globalement, cette adaptation n’est pas sortie au bon moment. Tout le monde a oublié Ender, et si en 1985 le parallèle avec le communisme et la société de masse représentait un aspect sociologique intéressant, on n’arrive plus à transposer ce genre de questionnement dans la société moderne. De fait, si le film avait été tourné il y a 10 ans, le traitement aurait été similaire… sauf dans les effets spéciaux.

SUBLIMES CREATURES (Beautiful Creatures)

4 romans de 2009 à 2014
(Beautiful Creatures

1 film de 2013
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AA003102B.O. FILMS: 60 millions de dollars à travers le monde pile-de-billets-verts

B.O. livres : 3.5 millions d’exemplaires dans le monde

Pourquoi ça n’a pas marché au cinéma ?

La question peut très justement se poser, la saga des Lunes ayant un succès qui, si il reste timide face aux mastodontes déjà abordés dans cette chronique, ne peut être nié. Un univers proche de celui des lecteurs, où s’immiscent pouvoirs fantastiques prenant leur sens à l’adolescence, belles histoires d’amour souvent réalistes et bien pensées, celui ou celle à qui Twilight manque ne peut que se régaler, un peu à l’image d’un Vampire Diaries cinématographique. Mais la promotion du film a été calamiteuse : entre changement inexplicable de titre, qui parfois a tout simplement fait ignorer au fans la sortie du film (la production en ayant été quasi-silencieuse), acteurs peu connus sauf seconds rôles (Jeremy Irons ayant arrêté d’être synonyme de qualité, au moins chez les YA, depuis Eragon), réalisateur connu pour un seul film, certes bien aimé (PS I Love You), mais surtout affiches et bande-annonces qui, plus que de rappeler Twilight (ce qui n’aurait pas été un problème, le public visé est le même), sent carrément le plagiat, du visuel en clair-obscur à l’apparence anémique aux cheveux noirs de l’héroine. Les critiques indifférentes et mitigées ont sans doute suffit à enterrer le film.

 

Et au niveau de l’adaptation ?

Le film n’est pas déplaisant, sans révolutionner le cinéma il se laisse regarder, un passe un bon moment. L’intrigue et les personnages sont respectées, le tout est vu est revu (dépassement de soi, amour impossible, différents mondes socio-culturels rejoints par un amour déchirant) mais conté d’une manière fraîche est agréable. Sorte de Twilight-bis, le film en a toutes les qualités, toute l’honnêteté et la simplicité, mais la surprise n’est plus là. En vérité, passé ce côté divertissant, ni réalisateur ni scénaristes n’osent quoi que ce soit d’un peu novateur ou original, l’adaptation est aussi plan-plan et respectueuse de son matériel d’origine que les mouvements de caméra sont classiques et sans relief. On se contente, ni plus ni moins, de raconter une histoire au spectateur qui voudra bien se laisser faire lors d’un dimanche pluvieux. L’univers gothique du livre est assez bien respecté, l’ambiance se fait assez sombre et les décors sont là pour rappeler la tendance, notamment dans le manoir d’un Jeremy Irons décidemment bien maquillé pour l’occasion. Dans ses meilleurs moments, il se êrmet même une très légère moquerie de l’Amérique dans ses travers les plus puritains, avant de rentrer gentiment dans le rang quand les gentils triophent des méchants, décidément trop politiquement incorrects pour survivre (en témoigne le sort de la très convaincante Emma Thompson). Une légère frustration se fera ressentir en fin de film, le cliffanger, si certes fidèle au livre, reste grossier et appellant sans frais à une suite qui, selon toute vraisemblance, ne verra jamais le jour.

THE MORTAL INSTRUMENTS : City of Bones

6 romans de 2007 à 2014

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1 film de 2013
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1 série en 2016
adaptation - Les Romans Young-Adults au Cinéma : Les Flops shadowhunters

 AA003102B.O. FILMS: 90 millions de dollars à travers le monde pile-de-billets-verts

B.O. livres : 24 millions d’exemplaires dans le monde

 

Pourquoi ça n’a pas marché au cinéma ?

L’univers fantastique ne marche pas si bien que cela au cinéma quand ça ne parle pas de vampires, comme le témoignent Sublimes créatures, Eragon ou encore justement The Mortal Instruments. Un monde caché, des espèces de toutes sortes en passant par les anges et les loups-garous, de la magie mystérieuse… Le manque de charisme de Jamie Campbell Bower comme love interest principal aura nui au potentiel de l’adaptation du livre de Cassandra Clare. Pourtant, les effets spéciaux se démarquaient des autres films, tout comme le style néo-gothique de l’univers des Chasseurs de l’ombre et des créatures de l’obscur. Puis souvent, quand la série est trop longue (Harry Potter étant l’exception), on n’a pas forcément envie de se lancer dans autant de tomes (6 de prévus).

Et au niveau de l’adaptation ?

En plein dans la vague des adaptations YA, The Mortal Instruments a un destin peu commun puisque malgré son échec au box-office en 2013, Shadowhunters est arrivée. Cette série a duré trois saisons (2016-2019 sur Freeform) mais n’a jamais vraiment connu un grand succès publique. L’audience était d’un million au début pour plonger à 400 000 personnes devant l’écran.

LE PASSEUR (The Giver) 

4 romans de 1993 à 2012
The Giver Quartet

1 film en 2014

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 AA003102B.O. film : 45 millions de dollars à travers le mondepile-de-billets-verts

B.O. livre : plus de 10 millions dans le monde

 

Pourquoi ça n’a pas marché au cinéma ?

Considéré comme une figure de proue dans la littérature jeunesse, et particulièrement dans le genre de la dystopie, Le passeur passe pourtant pour un échec cinématographique. Le film avec un casting cinq étoiles (Meryl Streep, Jeff Bridges, Alexander Skarsgard) dont le héros était le méconnu Brenton Thwaites rentre malheureusement dans la catégorie des flops. Histoire sans enjeux, d’une platitude aussi totale que “l’Identique” de l’œuvre, la philosophie du livre était intranscriptible à l’écran. Preuve en est que certaines œuvres ne peuvent pas se transposer et doivent se contenter d’être lues.

Et au niveau de l’adaptation ?

Adieu la dimension philosophie du dialogue interne de Jonas, bonjour triangle amoureux à deux sous où Jonas, au lieu d’avoir 12 ans, vient d’en avoir 16… De bonnes idées conceptuelles, comme le respect du noir et blanc au départ, mais très vite, le film part en aventure rocambolesque quasi épique (en ajoutant de l’action là où il n’y en a pas) quitte à oublier l’aspect principal du passeur, cet apprentissage et cette soif de connaissance. La capacité à stimuler la curiosité de chacun et à se remettre en question.

LES AMES VAGABONDES (The Host)

1 roman en 2008
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1 film en 2013
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 AA003102B.O. FILMS : 50 millions de dollars à travers le monde pile-de-billets-verts

B.O. livres : 1 million d’exemplaires dans le monde

 

Pourquoi ça n’a pas marché au cinéma ?

Pas ou peu de communication autour de sa sortie alors que le roman a pourtant eu du succès et une auteure connue pour sa saga Twilight qui change de registre et qui donc perd une partie de son jeune public. Elle n’a peut-être pas réussi à convaincre les fans de science-fiction ? Aucun buzz autour d’un film qui, au final, a le niveau d’un Twilight mais n’est pas arrivé au bon moment et passe pour une pale copie.

Et au niveau de l’adaptation ?

On fait la liste : Une mauvaise adaptation avec des informations très importantes qui n’ont pas été expliquées dans le film. Une histoire un peu compliquée à transmettre à l’écran. La détresse et les sentiments de l’héroïne n’ont pas du tout été exploités.  Une difficulté suplémentaire avec un personnage à deux voix : la véritable Mélanie et l’âme qui a pris son corps.

STARDUST : LE MYSTERE DE L’ETOILE

1 roman en 1999
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1 film en 2007
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B.O. FILM : 135 millions de dollars à travers le monde pile-de-billets-verts

Pourquoi ça n’a pas marché au cinéma ?

Le héros, Tristran, joué par le quasi inconnu Charlie Cox à l’époque qui n’était connu qu’en Grande-Bretagne, ne réussissait pas à convaincre. Pourtant très charismatique et charmant dans le livre, ce mauvais choix tactique a été l’un des motifs principaux de l’échec du film. Car le reste du casting (Michelle Pfeiffer, Jason Flemyng, Claire Danes, etc.), au contraire, brillait complètement. Il faut admettre que le roman n’entre pas non plus dans la catégorie des cultes. Malgré son joli succès en librairie et les critiques majoritairement positives, il reste connoté assez britannique, par l’incomparable Neil Gaiman, et logiquement, les Américains n’ont pas baigné dedans, ce qui retire déjà une bonne partie du public potentiel de base. Puis les films fantastiques n’étaient pas encore très en vogue et n’ont jamais réussir à s’implanter à vrai dire.

Et au niveau de l’adaptation ?

L’univers si riche de Gaiman est pauvrement restranscrit à l’écran. L’aventure ne semble pas aussi épique que dans les souvenirs du roman puis les effets spéciaux n’étaient vraiment pas terribles… C’était à cette époque où on découvrait le pouvoir du numérique, et même si les techniques ne permettaient pas de faire les choses parfaitement, elles apportaient une nouvelle dimension. Mais dans Stardust, le résultat faisait amateur. Matthew Vaughn réalise l’adaptation, et s’il manque du côté brut de son prochain Kick-Ass, on peut lui reconnaître une vision dans un scénario trop niais.

 


 

On n’oubliera pas non plus The Seeker ou  L’Apprenti sorcier (The sorcerer’s apprentice)… On ne peut que trop vous conseiller Le Secret de Terabithia, film très mal vendu et qui se révèle un film assez noir ou encore The Spiderwick Chronicles, petit film sans prétention mais qui fait le job. Pour ce qui est de His Dark Materials, on en parle dans les Franchises Fauchées en plein vol.


 

Partie 3 : Les Franchises fauchées en plein vol

Partie 4 : Les Succès Actuels

Partie 5 : Les Films à venir

 

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

Une réflexion sur “Les Romans Young-Adults au Cinéma : Les Flops

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