Hors Salles

Jenny’s Wedding – Retour en l’an 2000

La romcom sur fond de romance lesbienne avec Katherine Heigl tombe complètement à côté de la plaque.

Dans une atmosphère où le mariage homosexuel reste relativement récent, Jenny’s Wedding s’inscrit dans une veine du politiquement correct sans profondeur ni envie de réussir.

Jenny (Heigl) a atteint cet âge où toute sa famille la presse de se caser. Sa sœur est mariée avec deux enfants, son frère aussi, mais elle, l’aînée de la famille, n’a pas encore marché dans l’allée nuptiale. Sauf qu’en réalité, sa colocataire et elle forment un couple, et ce depuis plusieurs années, sans qu’aucun membre de sa famille ne le soupçonne. AH BON ? Même sans avoir regardé la bande-annonce, on le devine dès les premières minutes du film, et nul besoin de faire durer un suspens qui n’existe pas… Alors forcément, quand elle décide enfin de faire son coming-out, doublé de son mariage, ses parents ne savent plus sur quel pied danser…
Le coup de la partenaire coloc, c’est quand même sacrément années 2000. A croire que tous les progrès effectués ces dernières années se sont envolés pour subir un sacré recul. Jenny’s Wedding dégouline de bons sentiments et de répliques clichées sur l’acceptation bourrées de morale. Bref, tout est convenu. Mis à part une ou deux scènes qui peuvent être sauvées, notamment quand la mère surprend ses amies critiquer sa fille et qu’elle se surprend à la défendre, le film sombre complètement dans les méandres de la médiocrité.

©IFCFilms
©IFCFilms

De nombreux problèmes peuvent être relevés, déjà au niveau de l’écriture par Mary Agnes Donoghue (qui réalise également) qui ne comprend pas qu’aujourd’hui, les spectateurs ont quand même évolué depuis le début du siècle et qu’être gay signifie plus que de se tenir la main dans un centre commercial. De fait, l’autre gros problème tourne autour de Katherine Heigl. L’actrice n’est juste pas du tout crédible dans le rôle et malgré sa vulnérabilité visible, elle n’en demeure pas moins complètement à côté de la plaque dans ces scènes sans aucune alchimie avec Alexis Bledel (qui s’en sort étonnamment correctement, sûrement grâce à son temps limité à l’écran) ou Grace Gummer. Les parents interprétés par Tom Wilkinson et Linda Emond ajustent un peu plus l’ensemble et font preuve de réalisme quant à leurs réactions. Mais pour un sujet propice aux larmes et aux beaux discours, le film manque indéniablement d’émotions…

Finalement, Jenny’s Wedding fait tellement ringard qu’il pourrait passer pour un téléfilm programmé durant la période de Noël avec tous les autres du même acabit pour un public familial, sauf que non, vu le sujet traité. Mais tout se devine et il n’y a rien d’original…

(P.S. : J’attends quand même Carol ou Freeheld pour remonter la pente…)

Aki

Une énième fangirl de Whedon, obsédée par les comédies musicales, la nourriture et les drames britanniques.

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