On a testé

American Horror Story HOTEL vous laisse sur le palier

La saison 5 de la série de Ryan Murphy American Horror Story a commencé hier. Baptisée Hotel, cette saison accueille Lady Gaga et nous laisse sans voix et sans voie.

Difficile de juger quelle orientation aura cette saison avec l’épisode 1 intitulé Checking In qui prouve une fois de plus que la série n’a pas son pareil pour proposer une ambiance à couper au couteau. Usant et abusant de ses gimmicks visuels (fish eye et travelling), cet épisode nous rappelle qu’American Horror Story est une oeuvre formelle avant d’être une ôde au melting-pot américain. Déjà rincé en deux minutes, la mise en scène plombe la mise en place du décor avec cet hôtel à la moquette très « Shining ». Très taiseux, cet épisode joue à fond la carte du malaise, brouillant les cartes des émotions avec la poésie malsaine de Murphy et Falchuk. On ne sait pas quoi penser pendant 45 minutes.

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AMERICAN HORROR STORY — « Checking In » Episode 501 (Airs Wednesday, October 7, 10:00 pm/ep) Pictured: Kathy Bates as Iris. CR: Suzanne Tenner/FX

A la fin de l’épisode, on se demande où cet épisode voulait en venir. La forme avale le fond et c’est une certaine déception qui se dégage de ce visionnage. En voulant peut-être trop en raconter, cet épisode finit par ne proposer que des apparences. La grande force de la série devient sa grande faiblesse. Pourtant, il y a des moments de grâce, des moments à l’image de Lady Gaga : incompréhensibles et fascinants. Sa première scène est une orgie macabre englobée dans une économie de dialogues. C’est brut, érotique, violent. L’aura de la chanteuse a nourri les ambitions des scénaristes et semble proposer un gigantesque morceau de choix pour les adorateurs d’un univers intemporel, indescriptible et incohérent.

Wes Bentley propose une partition étrange dans le rôle d’un flic en proie à la disparition de son fils ; un personnage presque normal en comparaison des autres. Sarah Paulson et Denis O’Hare sont formidables, Kathy Bates fait le job et Lady Gaga forme une belle paire avec Matt Bomer. Les interactions entre les personnages auraient pu donner de la consistance dans l’intrigue mais elles ne font que renforcer l’idée que Murphy et Falchuk sont en roue libre. La série gagne en puissance sexuelle ce qu’elle perd en clarté du récit. On sort circonspect de l’épisode, on demande à voir la suite non sans un gros doute sur la capacité à intéresser une fois de plus.

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

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