Critiques de films

American Ultra Défoncé

Quand le réalisateur de Project X rencontre le scénariste de Chronicle, cela résulte en American Ultra.

American Ultra fait partie des comédies à l’ambiance un peu absurde qui offre une belle apologie de la drogue. Ou du moins une normalisation. Là où elle se distingue des autres comédies à la Délire Express, c’est son genre pseudo d’action beaucoup plus abouti.

Sous un nuage de drogue en tout genre, Mike Howell (Jesse Eisenberg) semble être l’employé banal du village paumé du coin. Malgré sa phobie de quitter la ville, il apparait comme sympathique et terre-à-terre. Et il le dit lui-même, la seule chose de bien qui lui soit arrivé reste sa copine Phoebe (Kristen Stewart). Pourtant, il va se révéler être bien plus puisqu’en réalité, il se trouve être un agent secret super entraîné dans un programme secret. Programme qu’il avait bien entendu oublié avant d’être activé par l’ancienne chef de projet (Connie Britton). Après cinq ans d’inactivité donc, la CIA décide d’effacer toute trace de ce programme, et un responsable un peu trop ambitieux (Topher Grace) prend les choses en main pour éliminer l’agent Howell.

©Filmnation
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L’histoire tend à s’éterniser dans la deuxième partie, car elle se construit assez laborieusement malgré des personnages intéressants. Si ce genre d’amnésie recouverte sert des films à la Jason Bourne, cela dessert complètement la comédie. Quelques scènes d’action en accéléré assez efficaces mais jamais brillantes, beaucoup de sang à la limite du slasher, et une bande-sonore trippante, tout a été déjà vu dans Délire Express. Nima Nourizadeh tente de montrer sa créativité dans un nouveau genre, mais en gardant le trash de Project X. Il cherche également à parodier les films d’action classiques, ce que Kingsman cet été a fait avec brio, mais ce qu’American Ultra échoue à faire. Le film joue à fond la carte de l’humour de stoner. Un peu deux de tension, à côté de la plaque, et pas toujours drôle pour le spectateur qui n’est pas dans le même état… Ils réussissent à philosopher sur les sujets les plus communs, tout en gardant une flemme incroyable.

Alors certes, malgré un Topher Grace pas du tout crédible qui délivre ses répliques sans conviction, on nous laisse une Connie Britton avec un shotgun dépasse nos espérances, le duo Eisenberg-Stewart rappelle sans peine la fluidité d’Adventureland où ils avaient déjà partagé ensemble l’affiche et oh, c’est donc ainsi qu’ils ont fini. Une dynamique facile, des échanges sincères, et étrangement, ils n’ont aucune difficulté pour faire croire qu’ils planent… En plus, pour une fois, le personnage de Jesse Eisenberg ne se contente pas d’être un petit arrogant narquois hyper bavard. Le résultat obtenu reste cependant mitigé. Il y a trop de choses qui ne vont pas pour en faire un bon film, mais le concept arrive à le démarquer.

(P.S. : Mention aux personnages secondaires comme Tony Hale ou Walton Goggins.)

Aki

Une énième fangirl de Whedon, obsédée par les comédies musicales, la nourriture et les drames britanniques.

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