On a terminé

Togetherness, saison 1 – Married made in HBO

Contrairement à ses formats longs, qui ont le plus souvent été de grandes claques, les formats courts d’HBO peinent à trouver leur place dans la grille de la chaîne et dans l’esprit du spectateur, mis à part quelques exceptions – comme Curb Your Enthousiasm. Malgré une carrière cinématographique en dent de scie, l’annonce d’une série pilotée par les frères Duplass (accompagné par Steve Zissis à la création) pouvait laisser penser qu’HBO serait plus ambitieuse sur ce format.

Togetherness raconte l’histoire croisée d’un couple qui se défait petit à petit et qui doit s’occuper d’un ami encombrant et d’une soeur un peu timbrée. Et tout ce beau monde va évoluer au fil des huit épisodes que comporte cette saison, chacun recherchant sa voie, entre névroses et crises existentielles.

C’est un peu ce qui limite Togetherness : son côté vu et revu dans son pitch de départ et le traitement de ses personnages, que ce soit dans les séries (Married pour citer la plus récente) ou encore dans des centaines de films qui traitent de ce thème. Il n’y a pas vraiment de surprises durant les huit épisodes de cette première saison ; on sent très bien que le couple joué par Mark Duplass et Melanie Lynskey va rompre petit à petit, qu’Alex Pappas (joué par Steve Zissis) va se rapprocher de Tina (Amanda Peet), qu’on aura droit à des engueulades, des séquences plus mélancoliques, etc.

Heureusement, les frères Duplass – qui signent la quasi-intégralité des scripts et de la mise en scène – arrivent à passer outre ce classicisme grâce à une réalisation efficace et bien ficelée, proche de leurs personnages et qui leur laisse le temps de s’exprimer. Ca ne révolutionne pas le genre, ça manque parfois un poil de rythme – surtout comparé à Transparent qui allait à fond la caisse sur le même format – mais la plupart du temps, on se laisse bercer par les belles images que l’on voit – notamment sur la fin. Autre point positif, certaines séquences qui sonnent justes, mais que j’ai trouvé plus présentes dans les premiers épisodes que dans les derniers.

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@HBO

Côté acteurs, la série ne s’en sort pas trop mal : globalement, tout le monde joue bien, même si Amanda Peet et Steve Zissis volent la vedette aux deux autres – mais le côté exubérant de leurs personnages leur facilite la tâche. Par contre, je suis moins enthousiaste en ce qui concerne l’écriture des personnages, qui est non seulement classique, mais qui les rend parfois détestables. Ainsi, on va se surprendre parfois à vouloir donner des baffes à Mark Duplass pour qu’il se réveille et quitte sa femme ; et c’est le vrai problème du personnage de Melanie Lynskey, qui est vraiment horripilant et clairement dépeint sous un jour négatif lors des cinq premiers épisodes de la saison – sur la fin, ce sentiment disparaît heureusement. J’ai aussi du mal avec Tina, qui est présenté comme une femme forte et légèrement timbrée qui ne se laisse pas faire, mais qui semble au final se contenter d’une sécurité affective assez artificielle. Mais peut-être ai-je eu du mal à m’identifier aux différents personnages à cause de leur âge et du contexte… Rendez-vous dans vingt ans pour voir si mon avis évolue.

Plus sérieusement, je pensais qu’HBO aurait l’intention avec Togetherness de faire une série marquante, un peu comme ce qu’elle avait réussi avec Getting On. Sauf que ce n’est pas le cas, alors que la série laissait entrevoir un très bon potentiel via son pilote. Au final, Togetherness ressemble à un paquet de bonbons : bon sur le moment, mais vite mangé et vite oublié.

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