Sériephilie

The Walking Dead 5×04 : Slabtown

Cette semaine, The Walking Dead a presque réussi un exploit : d’une part, nous faire arrêter de visionner la série, et d’autre part, de devenir le premier show TV à ne pas parler de ce dont il devrait parler, à savoir des zombies. Explications.

Dans l’insipide épisode 3, on finissait sur une note « mystérieuse » (avec tous les guillemets qui s’imposent) : mais où Daryl a-t-il laissé Carol, après avoir pourchassé une voiture qu’il reconnaissait comme celle ayant enlevé Beth ? Le chasseur du groupe lançait quelques mots incompréhensibles dans l’ombre, et ce fut tout. Mystère et boule de gomme, mais une sacrée boule de gomme puisque malgré tout, nous sommes encore là pour vous faire la review de l’épisode suivant !

Car dans cet épisode 4, nous apprenons ENFIN ce qui arrive à Beth (tout l’épisode repose sur elle). Elle se trouve dans un hôpital, mais le prototype même de « l’hôpital qui se fout de la charité », puisqu’il n’y a qu’un seul docteur, qu’on n’hésite pas à mettre fin aux souffrances des gens avant de les lancer dans une sorte de « poubelle » infestée de zombies affamés, et dont l’administration est assurée par Dawn, une flic un peu trop sur les nerfs et soucieuse de ses ressources

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©AMC

Très sérieusement, bientôt, on n’aura plus rien à dire sur The Walking Dead et nos critiques s’arrêteront d’elles-mêmes… En attendant, nous pouvons juste mettre une note proportionnelle à l’intérêt de l’épisode. Or cette semaine, l’intérêt réside dans les dix dernières minutes, où il s’est passé presque plus d’action que les 3 premiers épisodes réunis. C’est très simple : pendant les 32 premières minutes (sur 42 minutes d’épisode), il ne se passe RIEN. Rien, fichtrement rien, nada, niet, nothing. On suit Beth (ou son ectoplasme, on ne sait pas trop, vu à quel point Emily Kinney est amorphe dans son « jeu ») à travers les couloirs de l’hôpital, on fait connaissance avec la plus pâle et artificielle figure de médecin jamais offerte à la TV, le docteur Steven Sanders (ou quand The Walking Dead transforme un médecin en geek), l’actrice/policière la moins convaincante du monde en la personne de Dawn (sans déconner, on n’a jamais rien vu de plus risible en terme de forcing dans l’actorat depuis Nicolas Cage dans Ghost Rider 1 et 2), Noah, le gentil garçon adjuvant amené peut-être à se taper l’héroïne (ici, en l’occurrence, Beth, même si ca paraît dingue), et Gorman, le fameux cliché du flic véreux et presque pédophile si on considère le fait que Beth est une jeune adulte.

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©AMC

Vous mélangez donc ces éléments où règne la vacuité absolue, et forcément, vous n’obtenez rien. Des discours avec rien dedans, des scènes organiques gratuites (n’est pas Cronenberg qui veut), de la violence gratuite (cf, de facon logique, Dawn qui colle une tarte à Beth parce que le docteur fait une connerie, va chercher la logique)… On se croirait presque dans Dr House, le scénario, les acteurs, l’ambiance en moins. Tout en moins, en fin de compte. Et puis là, alors qu’on se croyait perdu, étouffant sous cette masse de rien, on entrevoit un mince filet de lumière : Beth se retrouve au coeur de l’action, il se passe quelque chose dans les 10 dernières minutes (qu’on ne révèlera pas, on a déjà assez pitié du spectateur pour ne pas en plus le spoiler), il y a un semblant d’action « intéressante », et on se surprend à regagner de l’attention. L’atmosphère rendue est pas trop dégueulasse, un schouia, encore, Call of Duty, mais c’est pas grave, tout ce qui peut donner un peu de vitalité à ce show est bienvenu ! Les zombies apparaissent, il y a un combat, puis c’est la fin de la séquence. Non, on n’a pas rêvé. Mais tout cela est déjà loin, et arrive le fameux cliffhanger pour une fois pas trop mal amené. En revanche, il faudra booster le jeu des acteurs. Comme on l’a signifié au début, Emily Kinney est amorphe, vide d’émotions, si bien qu’une poupée de chiffon la remplacerait aisément. Elle semble porter tout le poids du « leading role » de cet épisode. A sa décharge, elle n’est pas du tout aidée par le cast secondaire, tout aussi artificiel : Gorman et Dawn n’ont pas l’étoffe de méchants, et Steven Sanders n’a pas l’étoffe d’un héros.

Voilà donc ce qui donne 2/5 à l’épisode et pas 1/5. Et voilà qui va finalement nous faire rassembler notre courage pour regarder la suite. Croisons les doigts, sait-on jamais…

Leo Corcos

Critique du peuple, par le peuple, pour le peuple. 1er admirateur de David Cronenberg, fanboy assumé de Doctor Who, stalker attitré de David Tennant.

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