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Showeb 2014 : on a vu, on raconte

Le Showeb 2014 c’était mardi dans un grand cinéma parisien. A l’appel du Film Français et de l’agence Casablanca,  les distributeurs se sont succédé pour présenter aux « professionnels du Web » présents leur line-up de films à venir. Une édition assez riche, et même si pas mal de bande-annonces étaient déjà vues, il y avait également des extraits et autres bandes promotionnelles qui étaient exclusives à la manifestation. On y était.

SND

La filiale du groupe M6 a ouvert le bal pour nous présenter « L’Affaire SK1 », qui retrace la traque et la capture de Guy Georges. Un casting allstar parcourt le film, de Raphaël Personnaz à Olivier Gourmet, qui semble être divisé en deux parties : l’enquête et sa progression tendue sur plusieurs années, avec un enquêteur qui l’a traqué pendant 7 ans ; puis la partie judiciaire, avec un magistrat interprété par Nathalie Baye, qui entend traquer « l’homme derrière le monstre ». Une sortie en janvier opposée à des films à Oscar, comme le « Invincible » d’Angelina Jolie (on y revient), mais un parti pris et une portée polémique qui intriguent énormément. Une chose est sûre : le film a moins à voir avec « Omar M’A Tuer »  qu’avec des fresques de type « Zodiac ».


Les extraits d’ « Astérix – Le Domaine des Dieux » laissent entrevoir une satire extrêmement riche et des gags extrêmement bons. On est de retour à l’esprit des dessins animés des 60’s multidiffusés. Le droit du travail, l’assimilation des modes de vie (américanisation anyone ?) : Alexandre Astier et son coréalisateur semblent respecter leur contrat d’un gag à la minute, avec notamment un Abraracourcix en De Gaulle et un Panoramix imitant Gandalf. Mention à Laurent Lafitte qui joue un esclave classieux. Si le film est aussi rythmé que les extraits, la franchise côté animé est entre d’excellentes mains.

 

EuropaCorp

Après une brève introduction sur l’internationalisation de plus en plus affirmée d’EuropaCorp, qui entérine sa force de frappe sur le marché américain avec « Taken » et « Lucy ». Le film de Besson (dont une version 3D limitée est prévue pour le mois prochain) et son large relai par les blogueurs présents ont apparemment suscité le bon vouloir de la firme, qui a présenté des trailers de deux comédies. La première, « Les Gorilles », réunit Manu Payet et Joey Starr dans un buddy movie qui semble assez téléphoné. Payet en fait des caisses, y compris pour assurer la protection d’une chanteuse incarné par Alice Belaïdi. Si, sur le papier, le retour à la réalisation de Dominique Farrugia peut sembler alléchant, les images de « Bis » font vite passer l’envie. soit deux quidams quinquas qui se retrouvent 25 ans en arrière et vont tenter de pitcher des choses visionnaires (comme « L’Envie d’Aimer » au piano, ou une comédie à Claude Berri). Kad Merad et Franck Dubosc se forcent bien pour divertir la salle, et tout ce petit monde se retrouve en pilotage automatique dans un mauvais épisode de « Code Quantum ». Sam Beckett, viens rectifier le tort fait par ce film !

Version Originale

Entre « States of Grace » et « Enemy » Version Originale passe une année 2014 plutôt remarquée dans un contexte où les distributeurs indépendants se battent pour faire exister leurs films. Le biopic de Lech Walesa, « L’Homme du Peuple » d’Andrew Wajda semble assez alléchant, jouant sur une reconstitution assez fidèle d’un passé proche et explorant les failles d’un ouvrier propulsé sur le devant de la scène. A voir dès le 19 novembre.

Urban Distribution

« Felix et Meira » ou une comédie romantique entre un trentenaire pleurant la mort de son père et une jeune femme vivant parmi la communauté juive hassidique de Montréal était le focus de cette courte présentation d’Urban. Elle a fait mouche pour attirer la curiosité, même si les images de la bande annonce n’ont rien à voir avec l’univers de Xavier Dolan, qui a le même producteur que ce film, présenté au dernier festival de Toronto (prix du meilleur film canadien). A voir sur pièces début 2015.

Gebeka Films

Spécialisé dans l’animation, ce distributeur va frapper fort avec l’adaptation cinéma des Moomins, stars en Finlande depuis 25 ans.

A noter aussi « 108 Rois démons » à l’animation déroutante, en effet, les prises de vues réelles se sont mélangées à de l’animation 3D pour les visages des protagonistes. Le rendu est sensationnel.

Jour2Fête

Parmi les films présentés par le très futé distributeur Jour2Fête, qui a eu des succès assez estimables comme « Much Ado About Nothing », 20 000 entrées sur une petite combinaison de salles, et surtout « The Salvation », qui a joué sur un genre peu commercial ces derniers temps – le western – et un casting international (Mads Mikkelsen, Eva Green) pour une carrière en salles plus longue que prévue. Les prochains films parient sur un mélodrame avec Ben Whishaw, « Lilting« , qui ne m’emballe pas plus que ça. En revanche, « Las Insoladas » semble une comédie piquante argentine  qui est une réponse latino-américaine aux comédies « bande de copines » qui ont fleuri sur les écrans (« Les Gazelles » entre autres), et semble avoir une vraie identité visuelle, faite de surexposition et de film pop façon sixties. Les images très moites ont fait du bien en ces temps automnaux.

 

las-insoladas

Si l’on a pas vu d’images du prochain Larry Clark, « The Smell Of Us », les extraits de « Medeas » d’Andrea Pallaoro (sélectionné et auréolé de prix à Venise et Marrakech) ont été les plus notables de la présentation. La faute à une photographie gracieuse, un western dans un territoire reculé de Californie du Sud et une histoire de famille et d’aliénation baignant dans une ambiance aussi âpre que lumineuse. Un univers Malickien dans lequel il fera bon se plonger dès mai 2015.

 

Gaumont

Côté Gaumont, rien à dire sur « Samba » sinon une courte séquence making-of peu notable. On aura sans doute l’occasion de revenir sur « Respire » de Mélanie Laurent, ou un « Ghost World » plus terre-à-terre. Le gros morceau, c’était une généreuse portion de « La French », le gros pari de fin d’année de la firme avec Jean Dujardin en tête d’affiche. Par « généreuse » on entend « balayant quasiment tout le film », et Cédric Jimenez semble avoir trouvé la jonction parfaite entre Jean-Pierre Mocky, William Friedkin et Michael Mann. Le Marseille des 70’s est présenté avec un vrai sens de la reconstitution, beaucoup de gunfights et de revolvers et un juge dont la prise en charge du grand banditisme va le jeter en plein dans la gueule du loup. Même si les dialogues étaient un peu ridicules sur le dernier tiers, Dujardin semble impliqué, et l’histoire étirée vers une épopée de polar qui n’a rien à envier à un « Blood Ties » par exemple. Même si ces extraits ont été montés pour le marché international et américain, ils sont assez convainquants pour prendre rendez-vous début décembre.

J’ai embrassé une fille, une comédie dans l’air du temps avec un casting plutôt frais a été dévoilée. Un homosexuel tombe amoureux d’une fille. Le concept est là et pose les bonnes questions. Peu-être la bonne surprise de l’année prochaine niveau comédie française !

 

UNIVERSAL

Une déception côté Universal, qui a été avare en films du studio Legendary, et s’est contenté majoritairement de resasser les bandes-annonces déjà disponibles sur le Net. Dommage, lorsqu’on sait que le studio a un Michael Mann dans les starting-blocks, dont le public du Showeb avait bien accueilli le premier trailer (« Blackhat/Hacker »). Le grand espoir c’est évidemment « Invincible« , grande fresque dont le trailer laisse entrevoir toute la grandiloquence, mais pas vraiment une vraie identité, même si on attend la deuxième réalisation d’Angelina Jolie sur uns cript des frères Coën avec intérêt (sans compter le fait que c’est le film à Oscars qui sort le plus tôt en France). Et un trailer de « Fast 7 » assez chiche dans sa surenchère, même si on doute que la post-production du film doit être très délicate après la perte de Paul Walker. A noter une incursion du côté du « hood movie » français, avec « Sous X« , histoire d’un trafiquant de drogue et sa quête identitaire, plus porté sur l’action que des films du type « Un Prophète ». La sortie est fixée à fin novembre.

Entre le classique film d’héroic fantasy annuel (le 7è fils) et l’adaptation de 50 nuances de Grey, Une merveilleuse histoire du temps (sur la vie de Stephen Hawking) a mis le public d’accord.

Studio Canal

StudioCanal a fourni une impressionnante présentation, avec un assemblage non-stop de beaucoup de leurs productions et acquisitions qui s’étendaient sur la majeure partie du premier semestre 2015. Leur pari de fin d’année, outre « Paddington« , c’est le « Serena » de Susanne Bier. C’est bien Jennifer Lawrence qui est l’attrait de ce mélodrame passé un peu inaperçu durant sa production, et qui s’apprête à sortir à Londres. Ce portrait de femme complexe a l’avantage d’un gain d’intensité au fur et à mesure de sa bande-annonce, mais Bradley Cooper semble avoir un film plus fort pour montrer l’étendue de ses talents, à savoir le « American Sniper » de Clint Eastwood.

En plus du « Big Eyes » de Tim Burton, histoire pétillante et un retour à une mise en scène plus épurée après les festivals de CGI que furent « Dark Shadows » et l’animé « Frankenweenie ». Un retour au vrai drama façon « Ed Wood », un des films-phares de sa carrière? Réponse fin décembre. Malgré la présence de Pierre « Taken » Morel, l’actioner « The Gunman » arrive à attiser la curiosité, surtout avec un Sean Penn au regard fou qui rappelle le James Woods des 80s (ou le pari de Liam Neeson de se reconvertir). C’est d’ailleurs la principale attraction de cette potentielle future franchise. Outre les très drôles interstices de « Shaun The Sheep« , qui semblent confirmer un retour très en forme du studio Aardman, les extraits les plus convainquants sont sans doute le « Mac Beth » de Justin Kurzel. Avec un Fassbender à eyeliner intense et une nouvelle transformation de Marion Cotillard, le réalisateur australien semble délivrer une vision hallucinée de l’Ecosse d’antan.  Un teasing qui nous a laissé la bave aux lèvres et propulsé le film dans nos attentes 2015. On rêve déjà d’une sortie à temps pour Cannes.

Ben Foster, méconnaissable et troublant en Lance Armstrong dans le film The Untitled Stephen Frears Project a bluffé le public dans une bande annonce du biopic dispensable mais intrigant. Studio Canal fait dans l’éclectisme surtout quand il vient présenter We Are Your Friends, sur la vie d’un DJ où les deux bombes Zac Efron et Emily Ratajkowski vont se rencontrer.

Ben Foster
Ben Foster

 

Pathé

Pour la firme au coq, de généreux extraits en 3D de « Pourquoi j’ai pas mangé mon père » laissent entrevoir un design de BD hésitant, plongé dans un monde façon « Age de Glace ». Problème : cette relecture de temps préhistoriques semble assez peu fonctionner, tout comme la rencontre du protagoniste avec son love interest. Des images assez avancées dans leur élaboration, mais un Jamel réalisateur qui semble assez peu inspiré, proposant une transposition animée de son charisme comique. On est plus piqué d’intérêt par « En Mai Fais Ce Qu’il Te Plaît« , par le réalisateur de « L’Affaire Farewell », et un casting international parmi lequel Olivier Gourmet, Mathilde Seignier ou encore le héros de la série « The Americans », l’excellent Matthew Rhys. Un film qui se déroule pendant l’exode routier pré-Vichy en 1940, une période confuse qui a souvent pris des airs de western selon l’aveu de son réalisateur.

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« Papa ou maman » semble la comédie irrévérencieuse de 2015 même si on s’attend à un happy end mais Marina Foïs et Laurent Lafitte qui se déchirent pour ne PAS avoir la garde de leurs enfants semblent assez jouissif. La preview de Pourquoi j’ai pas mangé mon père le film d’aniamtion de Jamel Debbouze confirme toutes les craintes que l’on avait : c’est laid, insupprotable et pas drôle.

Le pacte / The Jokers

Ils ont annoncé dès le départ : laisser parler les images d’elle-même. Le Pacte et The Jokers, surtout ces derniers, ont fait une démonstration de force avec une succession d’extraits et d’annonces alléchantes. Et le line-up des deux distributeurs est rempli à ras bord : « Queen And Country« , comédie dramatique enlevée de Cannes et « Cold In July/Juillet de Sang » font partie des sorties de fin d’année des deux distributeurs, précédés (au moins pour le second) d’une excellente réputation cannoise. Egalement « Timbuktu« , film de la compétition assez remarqué. Mais la grande nouvelle, c’était l’assaut fait par la jeune compagnie de distribution The Jokers, qui a fait enregistrer des messages pince-sans-rire à Nicolas Windig Refn, qui réapparaît lors du message de Ryan Gosling de manière hilarante. Sans compter un long « mot du président » délivré par un Youtubeur surexcité, afin de revendre « The Raid 2 » sorti cet été, et teaser un line-up de ouf malade. Un line-up qui fait la part belle aux films de genre les plus exigeants et hardcore (Rec 4), mais aussi quelques annonces de ressortie, comme un des premiers Windig Refn, « Bleeder » en 2015.

https://www.youtube.com/watch?v=ChqYNwKRgPg

The Jokers a donc la première réal de Ryan Gosling en février, suivie d’une intense production de Boon Jong-Ho, « Hae-Moo » en mars (les extraits montrés, même s’ils sont déjà en ligne, font leur effet sur grand écran). « Manglehorn » a déjà été daté en mars 2015, et marque le retour d’Al Pacino sous la réalisation de David Gordon Green. Sans compter une incursion dans la SF de Ben Wheatley avec « High Rise »

Wild Bunch

Peu de choses à retenir de la présentation Wild Bunch, sinon la comédie dramatique « A La Vie« , présentant une France des yéyés, et un trio de femmes rescapées d’Auschwitz, prévu pour novembre. Le prochain Patrice Leconte, « Une Heure de Tranquillité« , marque un pas en arrière pour lui ET Christian Clavier après le très intéressant « Une Promesse » sorti au printemps dernier. Pourtant on est en droit de dire que le film pourrait créer la surprise avec un Clavier 100 % Clavier qui va surfer sur son rôle de Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu, un soixante-huitard agacé par le monde.

 

 Disney / Marvel / Pixar

Le gros morceau de la journée était encore pour Disney qui a dévoilé tout son line-up de l’année avec entre autres Star Wars 7 mais surtout Avengers 2 – l’ère d’Ultron et Ant-Man dont on a vu les iamges du Comic-Con ! La salle éait aux anges et le spectacle promet d’être encore de haut niveau cette année. Pour ne pas faire perdre quelques millions de dollars à la firme, une clause de confidentialité a été signée, on ne peut rien dévoiler mais n’hésitez pas à aller voir les descriptions de ceux qui étaient au Comic-Con ! Pour Ant-Man, la démo proposée par Edgard Wright était beaucoup plus existante que l’extrait proposé. Wait and see !

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Cendrillon par Kenneth Brannagh n’est qu’une pale relecture du conte mais TomorrowLand a dévoilé des iamges teasers qui nous font dire que Brad Bird est un faiseur comme on en fait plus trop. Vice-Versa, le prochain Pixar a dévoilé un extrait qui va mettre tout le monde d’accord. Pixar est de retour et ça va faire très très mal.

 

 

Rendez-vous en février pour le prochain Showeb, déjà ! Des images plus croustillantes niveau blockbusters seront sûrement présentées, on attend Jurassic World, Les Minions, Avengers 2 et pourquoi pas Warcraft !

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