On a terminé

Twin Peaks : des arbres, un meurtre et tout le génie de David Lynch

Comme la version Blu-Ray va bientôt sortir, c’est une bonne occasion de parler d’une série dont je viens de finir la première saison : Twin peaks. Merci de ne pas me juger

Le passage du cinéma à la télévision n’est pas chose récente comme on aurait tendance à le croire. On peut citer Steven Spielberg, qui contribua à la naissance d’Urgences en 1993, ou encore le trio ZAZ (Zucker-Abrahams-Zucker) qui fut à l’origine de l’hilarante -mais trop courte – Police Squad! en 1982. Mais si il y en a un qui a marqué durablement le monde de la télévision, c’est bien David Lynch avec Twin Peaks.

Twin Peaks est une série tellement marquante que l’on compare encore n’importe quelle nouveauté policière à cette dernière. Tout le monde la connait rien que de nom, et dans cinquante ans elle sera encore connue. Car David Lynch et Mark Frost ont réussi à faire une chose assez rare : mélanger deux genres distincts et avoir un ton unique. Twin Peaks est à la fois une série policière mais aussi un soap. Et loin de se contenter de cela, Lynch et Frost ont instillé un ton faussement niais dans les dialogues et font surjouer les personnages. Le tout donne une impression d’étrangeté, de s’être planté de série, puis au fil du pilote – qui dure 1h30 – on sent poindre un certain malaise à voir tout ce cirque. Quelque chose ne tourne pas rond, mais quoi ?

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Twin Peaks est une oeuvre lynchienne de bout en bout. On y parle de la perversion de l’innocence, de la noirceur de l’âme humaine et de sentiments comme la honte ou la culpabilité qui ronge les cœurs. Le meurtre de Laura Palmer n’est pas la flamme qui amène l’explosion, elle est l’explosion. Twin Peaks ne sera plus jamais pareil, et les conflits larvés se font jour. L’arrivée de Dale Cooper, flic candide d’apparence mais qui est bien plus complexe au fur et à mesure, est le grain de sable dans le mécanisme. Véritable électron libre, il est déroute tout le monde par ses réactions et ses actions. Si Twin Peaks est peuplé de gens étranges, Dale Cooper est encore plus étrange, et ça rajoute du piment à la série.

Il n’y a pas grand-chose à reprocher à cette première saison de Twin Peaks. Techniquement, la réalisation est magnifique, se permettant de beaux travellings ou sachant être nerveuse quand il le faut. Si les mêmes thèmes musicaux tournent en boucle, ils n’ennuient pas et arrivent même à sublimer des scènes qui seraient banales dans d’autres shows. Les acteurs sont au niveau, de Kyle MacLachlan – qui était l’acteur fétiche de Lynch et qui joue à la perfection l’agent Cooper – à Ray Wise (Leland Palmer), en passant par Sherilyn Fenn (Audrey Horne) ou Michael Ontkean (le shérif Truman). Chaque rôle est bien interprété, du plus grand au plus petit ; et additionné à ces dialogues et cette ambiance quasi surréaliste, on obtient une série qui n’ennuie pas. Le temps file à toute vitesse, et à peine vient-on de s’habituer à ces personnages que la saison s’arrête.

Twin Peaks a su être dès sa première saison un phénomène. Une série unique, qui marque par son ton, ses thématiques et ses personnages. La saison 2 fut plus compliquée pour Lynch et Frost, et la série fut annulée par CBS. Mais c’est une autre histoire.

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La série sort en blu-ray le 29 juillet

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