On a terminé

Doctor Who, saison 3 : Mastering

Léo poursuit son exploration de Doctor Who avec la saison 3 !

ATTENTION, SPOILER TRANSITIONNEL

Nous venons à peine de quitter Rose, dans un final très émouvant, il faut bien le dire. Et à peine nous remettons nous de nos émotions que nous repartons en vadrouille, une mariée faisant irruption dans le TARDIS au grand étonnement du Docteur. Tout cela est le sujet de l’épisode de Noël qui porte si bien son nom, The Runaway Bride, épisode doublement spécial car il annonce une nouvelle rencontre pour le Docteur qui ne sera concrétisée qu’au début de la… saison 4 ! Cet épisode de Noël se veut particulièrement drôle, du fait que Noël, le mariage, l’amour, sont tous désacralisés, sous le regard amusé mais attentif du Docteur. Cet épisode offre aussi une magnifique séquence, tant esthétique que scénaristique avec une course-poursuite en TARDIS assez épique.

Doctor who
©BBC

Venons en à la saison en elle-même, toujours menée par David Tennant. Cette saison 3 est marquée d’une étiquette « post-Rose » évidente, celle-ci ayant assuré 2 saisons sous deux Docteurs différents, et malgré son côté un peu gnan-gnan, était un personnage véritablement attachant. Là est la force de la série : tout comme les effets spéciaux qui préfèrent le « kitsch » au « too much » des blockbusters, la série continue de cultiver l’ambiguité, la nostalgie, non seulement par rapport au Docteur, mais aussi par rapport aux fans, en ne tombant pas dans un sentimentalisme lourd qui plomberait l’esprit de la série. Ce qui ne tue pas ne rend plus fort, paraît il : l’adage se vérifie, car David Tennant est plus brillant que jamais dans cette saison, impressionnant de crédibilité, de spontanéité, d’authenticité, bref, tout ce qui finit en « té ». Il faut dire que c’est comme si il avait joué ce rôle toute sa vie, étant fan de Dr Who depuis sa petite enfance, et ayant réglé sa carrière sur ce rôle. Emportés par l’ouragan Tennant, nous voilà repartis dans une multitude d’épisodes, tous aussi élaborés les uns que les autres. Et pas le temps de transiger : la forte affectivité du Docteur le fait embaucher Martha Jones ( Freeda Aygeman), étudiante en médecine, ressemblant beaucoup à Rose par sa curiosité, son rapide attachement voire attraction au Docteur, et son courage grandissant… Une Rose de substitution ou presque.

Ces épisodes suivent le schéma classique de la série : un épisode des siècles en arrière, à l’époque classique, ici un épisode autour de et en hommage à William Shakespeare ( dépeint comme un vrai génie ), avec des clins d’oeil d’une subtilité que celui-ci n’aurait pas reniés, un épisode très futuriste, dans un vaisseau spatial, chavirant comme chavire notre coeur malade d’anxiété… On a aussi droit au retour d’un grand ennemi du Docteur ( non, on ne vous dira pas lequel, mais sachez qu’il est encore plus mégalo que jamais ), à l’épisode flippant de la saison, toujours écrit par Steven Moffat ( ici des anges de pierre se déplaçant plus vite qu’un battement de cils ).
Mais plutôt que de trop s’ancrer dans un schéma classique d’épisodes, la série réussit, comme toujours, à se renouveler et à faire montre d’une imagination débordante, pour proposer des épisodes toujours aussi passionnants. Pour les fans de la série Sherlock ( co-créee et co-produite par Moffat et Gatiss), vous aurez la joie de retrouver Mark Gatiss himself dans le rôle du méchant, le temps d’un épisode, avec son côté british tout en flegme et décontraction qui fait son charme, c’est dire l’opposition de style avec le Docteur. Mais il y a mieux : un scénario en deux épisodes propose une remise en cause de la série sur elle-même. Et si le Docteur était humain, si son côté humain prenait le dessus et était le plus prégnant, qu’adviendrait-il face à la menace ? C’est le sujet des épisodes 8 et 9, sans doute parmi les meilleurs de la série par leur force narrative, tant dans les décors que dans l’histoire ( pré-2nde Guerre Mondiale ) que pour les performances de ses acteurs : on ne le dira jamais assez pour Tennant, mais c’est aussi vrai pour Freeda Aygeman touchante dans son rôle, disons, d’aide-soignante. On se dit alors que la série s’écoule tranquillement, reposant sur des assises et des personnages forts. C’était sans compter sans le retour d’un ami du Docteur ( indice : il a sa propre série ), mais aussi sans une mystérieuse prédiction bouleversante qui va s’avérer vraie, et offrir à la saison 3 un final à couper le souffle.

C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes : par son ancienneté, la série le confirme. La saison 3 est complètement représentative de cet adage, avec des acquis solides, des scénarios ciselés, et des acteurs toujours plus extraordinaires dans leurs rôles, David Tennant en tête. La saison 4, dernière de l’ère Tennant, sera dure à vivre !

Leo Corcos

Critique du peuple, par le peuple, pour le peuple. 1er admirateur de David Cronenberg, fanboy assumé de Doctor Who, stalker attitré de David Tennant.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *