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Doctor Who, saison 2 : Born Again

Leo continue son exploration et sa découverte de Doctor Who avec cette seconde saison qui voit arriver David Tennant !

ATTENTION SPOILER TRANSITIONNEL !

La fin du dernier épisode lumineux ( dans tous les sens du terme ) de la saison 1 a vu le Docteur Eccleston sur le point de mourir. MAIS ! ( car il y a un mais ), le Docteur a un truc, que l’on ne vous révèle que maintenant : en effet, si il mourrait, il n’y aurait plus de série. Alors le Docteur, pour votre plus grand plaisir, met toute sa volonté dans la résurrection. MAIS ! ( oui, encore un mais ), comme le dit Eccleston à la fin de la saison 1 : « It means I’m gonna change« . Le Docteur change d’apparence, et un peu de personnalité, bien qu’il conserve tous ses souvenirs. C’est ainsi que, Eccleston ayant annoncé son départ, nous retrouvons dans le rôle principal le plus jeune et loufoque David Tennant dont c’est la première des trois saisons. Et ca commence mal puisque non seulement Rose ne veut pas y croire, mais en plus le Docteur souffre de la régénération. Toute cette question est l’enjeu du traditionnel épisode de Noël, tradition instaurée depuis le redémarrage de la série. Comme quoi personne n’est intouchable, et certainement pas le Docteur ni son TARDIS. Cet épisode de Noël totalement recommandé parce que d’une part il dure une heure, ca prolonge le plaisir, et aussi pour le running gag hilarant de Harriet Jones, que vous avez découverte lors des épisodes 3 et 4 de la saison 1.

Dr Who nous permet ainsi d’introduire deux-trois nouvelles choses : l’épisode de Noël, donc, ponctuant chaque fin de saison ; le tournevis sonique du Docteur, son arme fétiche, le Docteur n’allant jamais sans lui. Eccleston l’avait, mais c’est avec Tennant qu’il prend toute sa dimension d' »arme » extraterrestre et passe partout, comme le costume de son porteur ; les ennemis, dont les pires sont bien sûr les Daleks, petits robots asthmatiques indestructibles avec une sérieuse obsession génocidaire, mais bien d’autres encore, dont on en a vu un échantillon dans la saison 1, et qu’on voit encore dans la saison 2 avec l’apparition de nouveaux ennemis récurrents.

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©BBC

Cette seconde saison continue fort sur les bases qu’avait jetées la première, complexifiant un peu le tout. On a droit à des reconstitutions d’époques de toute beauté, améliorées grâce aux effets spéciaux eux-mêmes améliorés : on va ainsi de l’époque de la reine Victoria à New New York ( non vous ne louchez pas ), Grosse Pomme du futur dont les pratiques hygiénistes feraient un contrepoids parfais aux idéaux eugénistes de Bienvenue à Gattaca… Pas le pied quoi. On a le droit à de nouveaux ennemis, qui prennent surtout la forme de Cybermen, boîtes de conserve des sixties grandes sur pattes et obsessionnels de la nouvelle humanité. Un peu anarchiques quoi. Cette 2e saison n’hésite donc pas à renouer avec son glorieux passé, qui se matérialise aussi par le retour d’un personnage familier pour le Docteur… On ne vous en dit pas plus. Le pari réussi est surtout celui engagé sur la juste balance entre le fil rouge sentimental et la force des épisodes, proposant une alternance entre épisodes en deux fois et épisodes tout en un, mais dans lesquels les concepts évoqués sont toujours aussi puissants. Un épisode en deux parties fait par exemple s’affronter magistralement le Diable et le Docteur, soit l’Enfer et l’hérétique, dans une atmosphère angoissante rappelant un peu Carrie de De Palma
David Tennant, complet brun, se retrouve aux commandes du TARDIS. Comme son prédécesseur il arbore un large sourire, mais l’utilise pour ouvrir un peu plus sa grande gueule. Il parle beaucoup, endormant ses ennemis à l’aide de grands discours aussi passe-partout que son tournevis sonique. Cela le rend aussi casse-cou, quelles que soient les armes. Ce Docteur s’inscrit dans la continuité d’Eccleston, dans la mesure où son intelligence est encore plus grande, qu’il n’hésite pas à aller au danger. MAIS ( décidément ), là où Tennant est très fort, c’est qu’en plus de ne pas tomber dans une passion démesurée, il assure l’ambiguité avec Rose, jusqu’à l’épisode final d’une intensité bouleversante et percutante, vous verrez vous-même, cela se passe de spoil, naturellement. Le double aspect du Docteur est magnifiquement conservé grâce au jeu facial de David Tennant, qui facon commedia dell’arte peut passer du masque « sourire joie » au masque « sourire triste », ce personnage tiraillé entre son désir de justice et sa mélancolie, sa solitude, un personnage extrêmement attaché à sa compagnonne et opposition entre elle et ses ennemis.

David Tennant, fan depuis son plus jeune âge de la série, démontre toute sa passion et toute la préparation à laquelle il s’est consacrée pour rendre cette saison encore plus passionnante, ponctuant les épisodes de moments d’une rare finesse, ajoutant un peu plus d’émotions pour nous prendre aux tripes et nous rendre toujours plus accros au Docteur.

Leo Corcos

Critique du peuple, par le peuple, pour le peuple. 1er admirateur de David Cronenberg, fanboy assumé de Doctor Who, stalker attitré de David Tennant.

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