Sériephilie

Leaving, ce soir sur Arte : Going in Circles

Entre romance poignante et mélodrame, la minisérie « Leaving » diffusée par Arte ce soir ne choisit pas. Et, malgré des interprétations très impliquées du couple principal – une assistante manager de 44 ans et un jeune employé de 20 ans son aîné-, elle se prend les pieds dans le tapis. Critique.

Julie est assistante manager dans un hôtel spécialisé dans l’organisation du mariage. Consciencieuse, responsable, compétente, elle est aussi crédible pour conseiller et rassurer les futur(e)s mariés. Un soir, elle fait la connaissance d’Aaron, venu pour assister au mariage de son frère avec son ex-copine. Très vite, ils forment une complicité et il est embauché dans le staff de l’hôtel. Peu à peu, leur complicité se mue en attirance avec l’insistance d’Aaron, et les choses vont très vite déraper. En parallèle, le mari de Julie, gardien de parking, tente d’approcher une jeune femme qui travaille dans son entreprise…

L’auteur de « Leaving », Tony Marchant, est également un auteur de pièces de théâtre, et s’est fait un nom en produisant régulièrement des miniséries pour la télé britannique : « The Whistleblowers » pour ITV, autour d’avocats exposant la corruption dans les hautes sphères de l’Etat, ou encore « Public Enemies » sur la réintégration. « Leaving » prend cette aventure extraconjuguale très au sérieux, avec une Julie qui tente de jongler entre ses responsabilités envers son mari et ses enfants (sa fille traverse une rupture) et un Aaron de plus en plus enclin à flirter avec elle à l’hôtel.

Si vous avez une idée précise des rebondissements que peuvent impliquer une aventure entre deux amants séparés par une génération, « Leaving » ne va pas vous surprendre du tout. Malgré l’inversion des rôles, « Leaving » manque cruellement de personnages secondaires bien dessinés et on voit tout venir à des kilomètres, même malgré la courte durée de cette minisérie. Malgré une certaine alchimie entre les deux acteurs principaux, Helen McCrory et Callum Turner, les raisons de leur relation et la dissipation de celle-ci sont présentés et traités avec une patte très lourde et des dialogues éculés au possible. Et au fur et à mesure que la série bascule dans le mélodrame, on apprend rien sur la dissolution d’un mariage de 22 ans, et du côté des parents d’Aaron, leurs tracas conjuguaux ne servent que de motivation supplémentaire à faire marcher cette relation pour lui. Si Arte s’est fait une spécialité de diffuser quelques miniséries intéressantes depuis la rentrée (« Secret State » avec Gabriel Byrne) en faisait partie, « Leaving » n’est à réserver qu’aux plus « fleur bleue » des téléspectateurs.

 

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