Sériephilie

Crisis : entre scénario brillant et personnages fades

Même si le pilote traînait sur Internet depuis quelques jours, enfin, NBC vient de dévoiler le très attendu « Crisis ». À une époque où les séries sur les prises d’otages démarrent bien mais ont du mal à se maintenir dans la longueur, on peut se demander si « Crisis » saura nous étonner passé l’épisode pilote.

La première fois que j’ai entendu parler de « Crisis », c’est parce qu’on venait d’apprendre que James Lafferty intégrait le casting. Fan de « One Tree Hill » oblige (non, ne partez pas), j’ai commencé à m’intéresser à ce projet de série. Et forcément, avec une telle brochette d’acteurs dans le casting, difficile de lâcher l’affaire. Gillian Anderson, Dermot Mulroney, Rachael Taylor… Entre les personnages récurrents et les quelques acteurs qu’on aperçoit en se disant « Tiens, lui je l’ai déjà vu quelques part », on peut dire que la série de NBC part avec un bel avantage. Reste à savoir si l’histoire tient la route !

© NBC
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[Attention GROS SPOILERS !]

En effectuant un sortie scolaire vers Washington, un car rempli d’enfants – dont le fils du président des États-Unis, est enlevé. Une cellule spéciale du FBI est détachée pour travailler exclusivement sur l’affaire.

L’enlèvement d’un bus rempli de gosses façon jeunesse dorée, des trahisons à gogo, un FBI qui fait du sur place, des retournements de situation : sur le papier, « Crisis » a tout pour plaire. Il faut juste tenir le coup pendant les 20 premières minutes du show ! Car le réalisateur Phillip Noyce, en plus de nous troubler en filmant de manière très particulière (des personnages très net en premier plan, comme découpés sur le décor, des personnages filmés en gros plan qui semblent vous regarder dans le blanc des yeux) a voulu nous mettre directement dans la confusion la plus totale. On rencontre à la chaîne enfants et parents, sans avoir vraiment le temps de noter qui est qui (ou qui fait quoi), on suit l’enlèvement en étant aussi hébété que les gamins, puis on découvre Gillian Anderson (qui joue Meg Fitch) et sa sœur dans le show Rachael Taylor, avec qui elle est en conflit. Oui, ça fait beaucoup d’informations à retenir, et beaucoup de relations à définir en peu de temps (sachant que les relations adolescentes ne sont déjà pas très simples à comprendre en temps normal).

© NBC
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Mais vers le milieu de l’épisode, la série commence à se mettre en place… Je crois que j’ai réellement commencé à réagir au moment où l’on découvre que Bill Gibson (joué par Dermot Mulroney), loin d’être le lâche qu’il prétendait, est en fait le cerveau de toute l’opération et qu’il a noté méticuleusement sur un cahier les étapes de son plan, en devinant en avance ce que ferait le FBI. Impressionnant ! Malheureusement pour lui (et heureusement pour nous), il n’avait pas pris en compte dans son équation l’agent du FBI recruté le matin même pour  protéger le fils du président. Et Marcus Finley (joué par Lance Gross) va lui donner du fil à retordre.

J’apprécie beaucoup que l’enlèvement soit contrôlé à la minute près par le cahier de Bill, car cela voudra peut-être dire que cette première saison sera à l’image du cahier : ordonnée et cohérente. J’ai été surprise par quelques retournements de situation et le retour de Gillian Anderson est pour l’instant sans faute (notons sa très jolie couleur blonde !). Mais la série a également de gros défauts, sur lesquels il sera difficile de faire l’impasse.

Tout d’abord, certaines répliques sont franchement pompeuses. Entre Marcus Finley qui joue les héros face à un garçon paniqué, Meg Fitch qui parle à sa sœur Susie Dunn à coups de non-dits et de phrases mystérieuses (pourtant, leur secret n’est pas bien difficile à comprendre) et les adolescents qui sont plus niais que jamais, on a parfois du mal à regarder le show sans lever les yeux au ciel.

Et au-delà des répliques de la série, il y a aussi un problème avec l’un des personnages :  Mr Nash, le professeur qui accompagne les élèves. Oui, c’est bien le personnage que joue James Lafferty et ça ne me fait franchement pas plaisir de lui taper dessus. Malheureusement, son personnage est plat, beaucoup trop effacé (on a envie de le frapper de manière hystérique quand il répète « Essayez de rester calme ») et surtout, peu crédible au milieu d’un étrange triangle amoureux entre lui, une prof de biologie et une de ses élèves, âgée rappelons-le, de seulement 16 ans. « Crisis » nous emmènera-t-elle dans l’univers glauque des amours entre prof et élève ?

© NBC
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« Crisis » oscille donc entre le brillant scénario de l’enlèvement, chronométré et réfléchi jusqu’à la perfection, et des personnages qui tombent souvent à plat ou sonnent faux. Espérons que tout le monde finisse par trouver sa place dans le deuxième épisode ! Et si dès le pilote on apprend pourquoi le personnage Bill Gibson a pensé à un tel plan, j’espère que la suite de la série saura nous surprendre…

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