Sériephilie

Witches of East End : les sorcières au rabais nous ensorcellent

Quand on découvre les affiches de « Witches of East End » ainsi que le synopsis de la série, difficile de ne pas faire le rapprochement avec « Charmed »… Pas seulement parce que le show parle de sorcières, mais surtout parce qu’il s’agit de sœurs qui découvrent sur le tard qu’elles ont des pouvoirs magiques et qui habitent dans le même genre de maison que les Halliwell. Mais passé ces quelques détails, la nouvelle série de Showtime n’a rien à voir, malheureusement.

(Les spoilers n’arrivent qu’en fin d’article, surveillez la balise…)

Il faut dire que « Charmed« , c’est pour nombre de sériephiles, LA série de référence sur la sorcellerie. La série qui réunissait la magie, les démons, les sorts et les potions, mais aussi des histoires d’amour, d’amitié, des énigmes et des enquêtes à chaque nouvel épisode… Un show plutôt riche donc et difficile à surpasser.

Et pour « Witches of East End« , ça commence mal, car le synopsis est plutôt simple : deux sœurs, Freya et Ingrid, vivent avec leur mère Joanna une existence paisible, sans se douter qu’elles viennent en fait d’une longue lignée de sorcières. Vous vous en doutez, un terrible événement obligera leur mère à leur révéler leur vraie identité et à leur rendre leur pouvoir. Comme si cela ne suffisait pas, Freya (jouée par Jenna Dewan-Tatum) rencontre un jeune homme ténébreux qui la trouble terriblement, alors même qu’elle est fiancée avec celui qu’elle pense être l’homme de sa vie. Rêves érotiques, tension sexuelle, cœur qui bat la chamade : face au nouveau venu, la jeune sorcière perd tous ses moyens… Et au cas où le téléspectateur ne comprendrait pas toute l’importance de ce dangereux jeu amoureux, des ralentis et des vagues de chaleur envahissent l’écran. Subtil…

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C’est sur cette base que se construit toute la saison 1, avec deux buts définis très rapidement : anéantir l’ennemi de la famille Beauchamp (un métamorphe) et découvrir quel beau gosse Freya choisira finalement. Et en seulement 10 épisodes, ces buts sont atteints. Autant vous dire que si vous cherchez une série prise de tête et complexe, passez votre chemin. Mais le vrai problème de la série, ce ne sont pas des péripéties trop simplistes et le manque d’adversaires, mais bien le jeu des acteurs. Entre la mère Joanna, qui a souvent l’air un peu stone, Freya la niaise qui se met la tête à l’envers à cause des garçons et Ingrid la sceptique toujours hébétée, on tient un beau trio d’andouilles. Chez elles, toutes les émotions semblent exagérées… Le personnage le plus amusant, c’est finalement la tante Wendy (jouée par Mädchen Amick), une sorcière délurée et moins vieux jeu que le reste de sa famille.

[SPOILERS] Sans oublier les histoires ou personnages parallèles qui surgissent un peu n’importe quand, comme avec Freddie Prinze Jr en collectionneur de papillons a priori obsédé par sa salle de gym, ou encore l’arrivée soudaine de Mike, un fanatique à la recherche d’un portail et de la clef qui l’ouvre et qui tombera, comme par hasard, sur Ingrid, la fameuse clef. Tout cela est bien pratique, non ? On regrette par contre qu’ils disparaissent tous aussi vite qu’ils sont arrivés.

Le point culminant de cette série où tout agace (mais qu’on ne peut s’empêcher de regarder épisode après épisode), c’est évidemment l’épisode final. Mais chez « Witches of East End », il retombe comme un soufflé en nous dévoilant l’homme que choisit Freya (franchement, qui ne l’avait pas deviné depuis le départ ?) et en tuant Penelope, la métamorphe hystérique aux airs d’Ursula (oui, la méchante de « La Petite Sirène ») en quelques secondes à peine. La pilule est difficile à avaler, surtout après avoir tenu dix longs épisodes. Tout ça… pour ça. Et dire qu’on a laissé tomber quelques énigmes en route (à quoi a vraiment servi Freddie Prinze Jr, venu en guest star ?) et supporté Freya, Ingrid et sa mauvaise humeur, Joanna et ses centaines de secrets.

Tout ça pour quoi ? Pour que « Witches of East End s’achève sur autant de questions qu’au départ : quel est l’être qui sort du portail d’Asgard ? Quels dangers attendent les sœurs ? Comment Wendy arrivera-t-elle à garder sa dernière vie alors qu’on l’a vu mourir au moins trois fois en 10 épisodes ? Où est passé Killian ? Freya arrêtera-t-elle les décolletés ? Maintenant que Dash a des pouvoirs, jurera-t-il de tuer toute la famille Beauchamp (la vengeance de mère en fils, un vrai concept) ? On a hâte de découvrir tout ça dès l’automne prochain avec – tenez-vous bien – 13 épisodes !

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Finalement, on a beau critiquer « Witches of East End » et trouver ça kitsch, on finit toujours par y revenir… Le show n’a rien de novateur, mais il entretient quelques bons mystères que le téléspectateur ne peut s’empêcher de vouloir résoudre. Et en misant tout sur une actrice sexy (Jenna Dewan-Tatum), les studios s’assurent en plus un audimat masculin, comme c’est malin ! Pour la saison 2, on conseille tout de même aux scénaristes de trouver quelques  démons effrayants et de faire grandir les héroïnes, bien trop souvent dépassées par les événements (les yeux écarquillés, mimique number one du show). Et s’ils pouvaient continuer les flashbacks qui permettent de découvrir les vies antérieures des quatre sorcières, pourquoi pas ? Cela apporte un petit quelque chose en plus à cette série plutôt plate…

Une réflexion sur “Witches of East End : les sorcières au rabais nous ensorcellent

  • Little.alien

    En matière de sorcières, je préfère largement l’univers de Buffy (même si c’est pas le thème principal), bien mieux développé que celui des soeurs Halliwell. 🙂

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